Débat avec Rémi Brissiaud

« Brèves de compteur »

Introduction - Liste des Brèves de compteur


Introduction

Le début de ce débat avec Rémi Brissiaud me montre une chose - qui n'est pas une grande découverte scientifique -, c'est qu'il y a très peu de "faits objectifs" et que la description que l'on en fait est  plus que très souvent dépendante de la problématique que l’on a.

Et les descriptions des faits sont d’autant plus différentes que les problématiques sont elles-mêmes différentes. Tout ça pour dire qu'il me semble impossible de faire dans un délai très bref une réponse sensée et mesurée  à certaines affirmations/positions de Rémi Bissiaud car - même si nous pouvons débattre car nous avons au moins deux points d'accord : nous faisons un diagnostic qui dit que la "baisse de niveau est ancienne" et qui met au centre la question des contenus enseignés - ,  nous avons effectivement des différences globales de problématiques. J'en prends comme exemple la position de Rémi Brissiaud  sur les réformes de 70 : il faut bien dire que même s’il ne reprend pas toutes les positions des maths modernes - par exemple il ne refuse pas de définir la multiplication comme addition répétée et ceci était une position centrale des maths modernes, il se présentedans  comme "héritier des réformes de 1970" par exemple dans le chapitre " Débattre en héritiers de la réforme de 1970" du texte  "Calcul et résolution de problèmes : le débat avance "  du 29/06/2006 et, quel que soit ce qu'il met sous cette appréciation, et même en admettant que j'ai peut-être pris cette déclaration trop à la lettre,  sa position suffit pour affirmer que nous avons des conceptions fondamentalement différentes puisque je considère pour ma part - c'est à développer certes – que la réforme des maths modernes en primaire est non seulement  l’élément déterminant de la dégradation de l’enseignement des mathématiques  dans tout le cursus mais est aussi  une des causes majeures de la dégradation de l’enseignement dans toutes les matières et à tous niveaux.

Nous avons  donc des différences fondamentales d'appréciation et je ne pourrai pas répondre dans un délai très bref, de manière satisfaisante et en évitant les malentendus à la globalité et aux grands axes de ses positions et notamment à ses commentaires sur  mon texte 'vaccinatoire' sur PISA ou à sa définition du calcul appuyée sur  Descoeudres.

Et je comprends par la même  que Rémi Brissiaud lui-même n'ait pas répondu, de son  coté, à mon argument présenté dans le chapitre  "Et si Rémi Brissiaud sous-estimait qualitativement la baisse de niveau en calcul?" mon texte sur PISA qui explique que le niveau en calcul ne pouvait que baisser avec la réforme des maths modernes. Or ma position est sur ce point antagonique avec la sienne puisqu'il affirme de nombreuses fois que le niveau des élèves en calcul n'a pas baissé de 1970 à 1986. Et cette question n'est pas secondaire : il est bien évident que selon la réponse donnée, on va arriver à des conclusions différentes sur l'analyse des anciens et nouveaux programmes et sur les mesures que l'on souhaite pour contrecarrer cette baisse de niveau.

Et comme je l'ai dit plusieurs fois : si l'on considère que la baisse ne vient que "du passage de la droite au pouvoir" - ce qui n'est pas la position de Rémi Brissiaud - , on ne comprends pas pourquoi il faudrait une mesure aussi radicale qu'une "refondation".

Je reviens à ce qui est évoqué début : il ya donc très peu de faits aisément discutable et sur lesquels on peut répondre – relativement – facilement. Je vais donc concentrer dans l'immédiat mes réponses sur des sujets qui peuvent être traités brièvement en attendant d'avoir publié- ils sont en partie rédigés - des textes plus fondamentaux qui permettent d'intégrer ce que j'affirme dans une problématique qui permet de mieux le comprendre et surtout d'éviter les malentendus.

J'ai numéroté ces interventions sous le nom générique de BreveDeCompteur, en référence au débat fondamental Compter / Calculer,  la brevedecompteur-01 sera consacrée à l’addition répétée et la 02 à la comptine numérique.

Ce processus de discussion peut paraitre un peu long mais si l’on considère comme Rémi Brissiaud que « ça déconne fondamentalement » depuis  28 ans et comme moi depuis 44 ans, ça n’est pas très grave de prendre son temps pour ne pas dire de trop grosses bêtises.

Le 15 mars 2014

Michel Delord

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Liste des "Brèves de Compteur" (pdf)

Introduction aux « Brèves de compteur » 15/03/2014

Brève de compteur N° 1 -  La multiplication : une addition répétée ? 30/03/2014
Première partie : La multiplication avant et après 1970
Deuxième  partie : La multiplication en 2014 [Primaths]

Brève de compteur N° 2 -  Sur la comptine numérique 30/03/2014

Brève de compteur N° 3 -  Rémi Brissiaud et la vaccination anti-PISA  24/03/2014
Nécessité absolue des simplifications 

Brève de compteur N° 4 -  Rémi Brissiaud, héritier des réformes de 1970? 04/04/2014

Une brève un peu longue : Écriture des unités dans les opérations ?
I) Question d’héritage
II) Écriture des unités dans les opérations ?
III) Coup d’œil sur les programmes et les IO de 1945
IV) La véritable question n’est pas là…

A suivre